Nous nous associons aux félicitations adressées au président et au rapporteur général. La commission des finances a fait ce qu'elle a pu, alors que le Gouvernement nous menaçait à chaque fois d'utiliser le 49.3, vidant ainsi nos travaux d'une partie de leur substance, de la même manière qu'il a ruiné la motivation de nombreux collègues de différents groupes, qui se disent que le travail effectué en commission ne fera l'objet d'aucune discussion dans l'hémicycle. Pour les nouveaux députés, notamment, c'est un sujet de préoccupation.
Sur le fond, nous regrettons de ne pas avoir été entendus une seule fois. Il est dommage que vous ne compreniez pas que le manque d'investissements risque de coûter beaucoup plus cher en définitive. Je pense notamment à la rénovation thermique des bâtiments, à laquelle il aurait fallu consacrer davantage de moyens. Au moment même où je m'adresse à vous, certains Français ont froid dans leur logement : il arrive que la température ne dépasse pas 12 ou 13 degrés. À cause de cela, ils tombent malades. Ils font alors la queue pendant des heures devant les cabinets des médecins, mais ces derniers sont débordés car ils ne sont pas assez nombreux, faute d'une politique favorisant une médecine de proximité par l'implantation dans les territoires. Les malades qui ne sont pas reçus se tournent vers les urgences, mais les services sont eux aussi débordés : le personnel est complètement carbonisé après deux années d'épidémie de covid, mal payé et n'est plus en mesure d'accueillir les gens car l'État n'octroie pas des moyens suffisants à l'hôpital. C'est ainsi que tous les services publics sont en train de s'effondrer.
Par ailleurs, dans le projet de loi de finances, vous avez choisi de ne pas faire de redistribution. Faire payer les PME et la population en engrangeant des recettes de TVA puis donner 150 milliards d'euros aux entreprises, notamment les grandes, ce n'est pas faire de la redistribution ; restreindre les marges de manœuvre des collectivités locales pour alimenter le CAC40, qui est le grand bénéficiaire de vos mesures, ce n'est pas faire de la redistribution ; nier l'importance qu'il y a à partager les richesses et refuser d'admettre que ce sont les catégories les plus aisées de la population qui s'en sortent, ce n'est pas faire de la redistribution.
Pour toutes ces raisons, nous répétons notre opposition totale à ce projet de loi de finances.