Ce que la main droite, ferme et non tremblante, a abîmé en matière de droit d'accès au logement pendant la législature précédente, la main droite d'aujourd'hui ne le rend pas. Force est de constater que même la situation des locataires s'est dégradée : 1,2 million d'entre eux sont dans l'impossibilité de payer leur loyer. Les expulsions locatives explosent : + 164 % en 2021, et selon l'Agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL), 58 % des impayés sont liés à des éléments de détérioration des ressources et de dégradation du pouvoir d'achat. Il est évident que quand on est pauvre, modeste, on habite dans des logements énergivores. À la charge colossale que représente le coût du loyer s'ajoute la charge aggravée des coûts d'énergie pour les locataires.
Votre compensation, votre limitation de hausse ne fait évidemment pas la maille. Prenons un loyer de 600 euros : l'augmentation devrait donc se limiter à 21 euros par mois. J'entendais tout à l'heure un collègue dire que, quand on ne paye pas son loyer, c'est normal qu'on se fasse virer. Quand on vit dans le luxe, le calme et la volupté, 21 euros ce n'est pas grand-chose, mais quand on est à la peine, 21 euros par mois, ce sont 252 euros de plus par an.