Par définition, pour pouvoir utiliser du bois, on coupe des arbres ; mais si on reste raisonnable, le cycle est respecté. Cela n'a rien à voir avec les éoliennes, mais, pour les puits de carbone, nous nous sommes intéressés au Congo, au Gabon et au Pérou, où nous nous sommes concentrés sur une production durable, adossée à tout un écosystème pour permettre aux populations locales de vivre sans couper le bois de la forêt. En effet, la déforestation provient malheureusement souvent, comme chez nous il y a mille cinq cents ans, de coupes opérées dans la forêt primaire par des populations humaines qui ont besoin de bois pour se chauffer ou d'espace pour des cultures. C'est déjà regrettable lorsque cela est dicté par la nécessité alimentaire ; ça l'est encore plus quand des raisons industrielles sont en jeu.
Nous proposons bien du solaire aux particuliers, ainsi, d'ailleurs, qu'aux professionnels. Les panneaux sur les toits coûtent un peu plus cher qu'au sol, dans les fermes solaires, mais nous faisons les deux. Total est l'un des leaders de ce que l'on appelle la génération distribuée – en gros, le solaire sur les toits. L'intérêt est que les espaces sont déjà imperméabilisés et que l'électricité est consommée à proximité.
Quant au thorium, il fait partie des nouvelles technologies du nucléaire. Total était historiquement investi dans la production de combustible nucléaire : il a été producteur d'uranium et l'un des actionnaires principaux de la Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires). Il en est sorti après l'opération de fusion avec Framatome qui a donné Areva, parce que celle-ci avait dilué sa participation et que devenir un actionnaire silencieux n'avait guère de sens. Le nucléaire est absolument nécessaire dans le monde et c'est un choix optimal pour la France. Toutefois, ce n'est pas la panacée dans sa technologie actuelle. Il y a beaucoup de recherches à faire sur le thorium, il y en a eu beaucoup sur le sodium. Si on réussissait à développer la fusion de façon économique, on aurait résolu le problème. Mais cela revient, en gros, à recréer le Soleil sur terre : c'est compliqué !