Vous avez raison, le recyclage est absolument fondamental. En développant les énergies renouvelables, nous allons de plus en plus faire appel – pour les batteries, les panneaux solaires, l'électricité en général – à certains métaux et minerais jusqu'à présent produits en quantité suffisante, mais que l'explosion des énergies renouvelables va soumettre à des tensions, voire à des pénuries. Le recyclage sera l'un des moyens d'éviter ces pénuries ainsi qu'une empreinte environnementale trop forte – on ne va pas creuser des mines sur toute la planète.
Le silicium, destiné aux panneaux solaires, n'est pas un problème : on en trouve partout. Le cobalt, utilisé pour sécuriser les batteries, sera rendu inutile par l'émergence des batteries à électrolyte solide, moins sujettes aux départs de feu. Nous avons déjà sorti les premiers prototypes. On parle beaucoup du lithium, et l'idée d'en produire en France est évidemment bonne du point de vue de l'indépendance énergétique, mais je ne suis pas très inquiet : il en existe de grandes réserves en Amérique latine et en Australie, un peu comme pour l'uranium, que l'on trouve en abondance dans des pays pour l'instant fréquentables.
Il en va différemment du cuivre : nous avons cent ans de réserves devant nous si l'on se fonde sur les productions actuelles, qui vont augmenter. Il va donc falloir beaucoup le recycler. Le nickel est aussi un vrai problème, car on en a besoin dans les batteries, ainsi que les terres rares, surtout traitées par la Chine, ce qui soulève d'ailleurs un problème en matière d'indépendance, même s'il en existe des réserves ailleurs.
Le recyclage est aussi important, évidemment, pour des raisons environnementales. L'énergie utilisée pour parvenir à ces produits doit être réutilisée, ainsi que les plastiques.
Je reconnais qu'aller mettre des éoliennes au cœur d'une forêt n'est pas idéal ; c'est même assez stupide. J'espère que mes anciennes équipes ne le font pas.