Madame la Première ministre, j'avais fait un rêve, celui que vous entendiez le message des urnes, qui a forgé cette nouvelle assemblée. Oui, j'avais rêvé que vous compreniez le sens du vote du 19 juin, son caractère exceptionnel, pourquoi le peuple français, deux mois après le second tour de l'élection présidentielle, vous a refusé la majorité. Oui, j'imaginais, sans doute naïvement, que ce désaveu populaire sans précédent vous aurait conduit à entendre la souffrance des Français étranglés par l'inflation !
Vous auriez pu, par exemple, nous proposer une vraie baisse du prix des carburants, la TVA à taux zéro sur les produits de première nécessité, l'indexation durable des pensions de retraite sur l'inflation, une baisse des charges salariales pour augmenter le salaire net. De telles mesures auraient pu être financées par la taxation des superprofits des profiteurs de crise, par une vraie lutte contre les gaspillages colossaux de la fraude à la carte vitale ou l'évasion fiscale des GAFAM, et auraient été approuvées sur tous les bancs de cette assemblée, j'en suis certain !
Pourtant, vous préférez les vieilles rustines, les fameux chèques, qui ne compensent pas la hausse de l'inflation et font baisser le pouvoir d'achat des Français. Nous retrouvons les grosses ficelles de communication du précédent quinquennat, sans doute soufflées par le cabinet McKinsey, pour vous donner bonne conscience tout en gagnant du temps.