Après avoir incarné la promesse d'un monde meilleur dans l'accès universel au savoir et d'une société de partage, le numérique fait désormais l'objet d'une méfiance grandissante. Cette suspicion est en grande partie fondée, notamment en ce qui concerne les géants du numérique. Ces derniers concentrent un pouvoir inédit, qui s'exprime à travers des situations de monopole, de leur opacité, de leur non-redevabilité face aux pouvoirs publics ou encore de leur influence économique et culturelle sans précédent.
Vous soulignez que le numérique ne peut être considéré comme le seul responsable de ces maux. Il est plutôt un symptôme. À ce titre, nous devons nous interroger collectivement sur l'état de notre débat public et sur la manière dont les modèles économiques des acteurs du numérique conduisent à de telles dérives.
Vers quel modèle numérique à la fois vertueux en termes de production et de circulation de l'information, et économiquement viable, devrions-nous tendre ? Quelles nouvelles mesures, au niveau national et européen, recommandez-vous, notamment en matière de régulation afin de créer un cadre de confiance pour renforcer la coopération avec les Gafam ?
Par ailleurs, dans notre pays, les groupes de l'audiovisuel public jouent un rôle de premier plan dans la diffusion d'une information fiable et de qualité. Comment évaluez-vous leurs performances dans ce domaine et quelles sont vos recommandations pour améliorer leurs audiences et garantir une information fiable ?