L'un des piliers de notre démocratie est le droit à une information fiable, libre, pluraliste et indépendante. La concentration des médias, qu'ils soient ou non numériques, entre les mains de quelques milliardaires remet en question ce principe.
Ces dernières semaines, l'arrivée à la tête de Twitter d'Elon Musk a provoqué le départ, volontaire ou contraint, de plus de 5 700 des 7 500 employés. Ce grand défenseur du free speech cristallise les inquiétudes. A-t-il encore la capacité, ou même la volonté, de maintenir par la modération un environnement sûr et une information fiable pour les utilisateurs de Twitter ?
À l'heure où le numérique représente l'une des sources d'information les plus importantes, il est alarmant qu'une poignée d'hommes d'affaires constituent une nouvelle forme de pouvoir non étatique, alors que leurs motivations premières ne sont pas l'intérêt général et la bonne santé de notre démocratie.
Les réseaux sociaux sont désormais des entités géopolitiques de poids, qui véhiculent des idéologies débarrassées de véritable contrôle ou de boussole morale. Certains États ou groupes d'intérêt utilisent déjà les réseaux sociaux comme des outils politiques de censure, de coercition et de cyberdéstabilisation. La Commission européenne, dans sa dernière version du DSA, a intégré le mécanisme du crisis response mecanism pour répondre au risque de guerre informationnelle numérique et de désinformation. Madame Mhalla, puisque vous estimez que nos outils ne peuvent être efficaces pour faire barrage aux fausses informations ou aux opérations de ciblage pour décourager ou influencer les électeurs, que proposeriez-vous pour nous en défendre ?