J'ai, en ces moments, une pensée toute particulière pour ceux qui m'ont précédé dans cet inestimable honneur d'ouvrir la première séance d'une législature, en particulier pour le vénérable parlementaire que fut Édouard Frédéric-Dupont et pour ce grand Français que fut Marcel Dassault. Qu'il me soit permis de saluer son arrière-petit-fils, notre collègue Victor Habert-Dassault, réélu au siège du regretté Olivier Dassault.
Cette émotion, nous sommes nombreux à la ressentir au sein de cet hémicycle où nous accompagnent de leur écrasante présence toutes les glorieuses figures de l'histoire de France qui nous ont précédés sous ce dôme de lumière. Ce lieu qui résonne encore de tous les grands débats qui ont marqué notre vie démocratique est un lieu d'histoire, mais aussi, peut-être, pour les millions de Français qui attendent beaucoup de nous, un lieu d'espoir.
En ce lieu sacré de la représentation du peuple français, de l'expression de la volonté nationale, vous voir réunis côte à côte, par ordre alphabétique, au-delà de toutes nos divergences, est un symbole d'unité française.
Ce symbole touche l'enfant d'une France d'ailleurs que je suis, arraché à sa terre natale et drossé sur les côtes de Provence par les vents de l'histoire en 1962. J'ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d'amis. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie… Pardonnez mon émotion, je pense à mes amis que j'ai laissés là-bas.