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Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du mercredi 6 juillet 2022 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Il faut aussi mieux accompagner tous les ménages dans la transition énergétique.

Si la revalorisation prévue des retraites va dans le bon sens, elle demeure inférieure aux prévisions d'inflation. Nous prenons note de la revalorisation du point d'indice dans la fonction publique, mais je veux insister sur une ambition plus large : repenser l'ensemble des carrières des fonctionnaires, à commencer par celles de la fonction publique hospitalière et des enseignants. Nous devons augmenter les petits salaires par le transfert de la prime d'activité et le report du restant de charges sur les hauts salaires.

Nous appelons aussi à diminuer radicalement les frais bancaires. L'augmentation des loyers doit également être mieux plafonnée. Souvenons-nous que nos compatriotes doivent tous pouvoir bénéficier d'un logement digne. Il convient donc de construire plus massivement et de repenser l'aménagement du territoire en défendant la ruralité – je pense ici à nos agriculteurs, qui doivent pouvoir vivre du fruit de leur travail, depuis le moment où ils s'installent jusqu'à leur retraite.

Enfin, nous appelons à des mesures plus fortes encore en direction des outre-mer. La question de la vie chère s'y pose avec davantage de gravité, et les réponses avancées par le Gouvernement ne prennent absolument pas la mesure des difficultés ni du caractère explosif de la situation.

Les mesures pour le pouvoir d'achat doivent être mises en œuvre sans que la dette n'explose davantage. Nous n'avons pas de baguette magique : la dette s'établit à 115 % du PIB, et une remontée des taux signerait l'étranglement de nos finances et de l'action publique. Ma crainte, c'est qu'au bout du compte ce soient les Français qui ne règlent l'addition. La participation des multinationales à la solidarité nationale est donc nécessaire – je pense en priorité aux géants du numérique, dits GAFA, et aux grands groupes pétroliers, qui dégagent des profits en hausse.

Je veux enfin alerter sur trois autres urgences qui menacent notre pays et sa cohésion. La première concerne notre système de soins, durement affecté. L'hôpital est au bord de l'explosion, les déserts médicaux s'étendent. Nous avons pris note de vos propositions. Attaquons-nous aux causes profondes de l'exode des professionnels de santé, hors de l'hôpital.

La seconde urgence, ce sont nos jeunes. Logement, transport, bourses, accès à la culture, ils ont besoin d'un minimum vital garanti et d'une orientation qui ne relègue pas en permanence les moins aisés, notamment ceux des territoires oubliés, en seconde division.

Je terminerai en lançant l'alerte sur le climat et la biodiversité. Si vos discours sont à la hauteur, votre action, elle, n'est ni assez résolue ni assez massive. Elle doit concilier quatre impératifs : la recherche du progrès, le respect de l'environnement, de nos territoires et de la justice sociale ; sans cela, rien ne bougera. Il faut donc engager un vaste plan de financement de la transition énergétique, regrouper les dispositifs et les décentraliser. Nous avons fabriqué une véritable usine à gaz, tout simplement parce que nous n'avons pas voulu faire confiance aux collectivités : il faut plus de simplicité et d'efficacité.

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