Pour lui comme pour votre gouvernement, la parole politique n'a plus aucun crédit. En témoigne ce projet de loi de finances bourré de contradictions. Contradiction, tout d'abord, entre le Président de la République et vous-même : entendez-vous sur les hypothèses de croissance ! Ce budget n'est même pas sincère.
Contradiction, ensuite, entre vos grandes promesses écologiques et votre pratique. Vous avez supprimé du texte final l'amendement voté par les oppositions qui augmentait les crédits alloués à l'isolation thermique des logements, alors que vous en faites une priorité – du moins le croyais-je. De la même manière, vous avez exclu l'amendement sur la rénovation du réseau ferroviaire alors que le Président de la République nous a annoncé la création de dix lignes de RER dans les métropoles de province. De qui se moque-t-on ?
Contradiction, enfin, dans votre volonté d'aider nos entreprises : vous refusez de mettre en place un vrai bouclier tarifaire pour nos PME, asphyxiées par la hausse des prix de l'électricité. Des milliers d'artisans et de commerçants vont mettre la clef sous la porte dès le mois de janvier à cause de vous. Pourtant, vous pourriez rétablir un prix national de l'électricité, comme cela a été réclamé sur tous les bancs. Le Portugal et l'Espagne l'ont fait avec 1 mégawattheure à moins de 200 euros et l'Allemagne est même descendue à 130 euros. Vous, vous préférez que des opérateurs privés achètent, sous vos ordres, l'électricité à 42 euros à EDF, que vous ruinez, et la revendent entre 400 et 600 euros à nos boulangers et nos bouchers. Tout cela pour enrichir des opérateurs privés, qui sont vos amis sans aucun doute.