Il y a seulement quarante-huit heures, nous nous tenions dans ce même hémicycle pour débattre de la précédente motion de censure. Dimanche soir, en réponse aux interventions des députés, vous avez, madame la Première ministre, osé vous plaindre de ces séances nocturnes, inversant, sans aucune pudeur, les responsabilités. Si les motions de censure se succèdent, c'est bien parce que vous usez et abusez du 49.3.
Lors de votre prise de parole, vous avez eu l'audace de vous réclamer de Michel Rocard. Mais c'est oublier que, contrairement à vous, il n'a jamais osé actionner un 49.3 pour la première lecture d'un projet de loi de finances avant que tous ses articles ne soient examinés. Dois-je rappeler que sur quarante-six missions budgétaires, seules cinq ont été étudiées par cette assemblée ? Du jamais vu sous la V
Nous en sommes au neuvième 49.3 et plus aucun Français n'est dupe de votre discours larmoyant d'hypocrisie qui prétend que vous êtes ouverte à la coconstruction de la loi. Mais de qui vous moquez-vous ? Franchement, madame Borne, en vous voyant hilare à la tribune annoncer ce 49.3, j'ai compris comme vous tous que vous ne croyiez pas un instant à votre propre discours. Il n'y a aucune sincérité chez vous : vous obéissez simplement à votre maître, Emmanuel Macron, …