Ma question s'adresse à M. le ministre des armées. La réserve de l'Ukraine lui a permis de reprendre l'initiative sur la Russie. Notre armée de terre exige, elle aussi, une réserve employable, dont le volume correspond à une réalité combattante. Sur ce point, le dernier communiqué de la garde nationale, lacunaire, ne fait que citer des chiffres sans apporter aucun gage de qualité. En réalité, nous savons que les chefs de corps doivent composer avec une réserve fort peu opérationnelle. La confiance d'un chef ne peut souscrire à la politique des miettes : on ne forme pas un soldat en deux semaines ! Les dispositifs d'incitation des entreprises pour accorder des jours de disponibilité à leurs salariés sont à l'avenant, ne permettant que le minimum létal pour envoyer des soldats peu formés au combat. Or la disponibilité, c'est la clé.
Le chiffre de 24 000 réservistes est spécieux, alors que penser de votre annonce fondée sur le chiffre de 100 000 réservistes ? Dans les faits, nombre de personnels ne se présentent plus aux périodes de réserve, ils ne sont plus formés, plus à jour de leur visite médicale ni de leurs aptitudes, mais ils restent inscrits sur les tableaux d'effectifs. Nous déplorons un artifice systémique sur le volume et nous nous interrogeons sur la relation de l'officier adjoint de réserve (OAR) avec le chef de corps. L'OAR gère le recrutement et conseille le chef de corps sur l'emploi et la formation des réservistes. Les tableaux d'effectifs de la réserve opérationnelle peuvent être biaisés par cette relation duplice, où le conseiller est tributaire des résultats attendus. Pour ces raisons, nous demandons au ministère de faire la pleine clarté sur l'effet militaire des chiffres présentés par la garde nationale.