J'ai invité les parlementaires concernés à porter plainte, comme les militants qui avaient reçu des menaces ou été victimes d'atteintes à leur intégrité physique. Ils l'ont fait. Des procédures judiciaires sont ouvertes, comme M. le garde des sceaux pourra le confirmer.
S'agissant des événements inacceptables qui se sont déroulés à Bordeaux, les services de police ont identifié des personnes. Je ne peux pas en dire davantage puisqu'une enquête a été ouverte par le procureur de la République, mais n'ayez aucun doute en ce qui concerne l'action publique du ministère de l'intérieur : l'État mettra à disposition tous les moyens nécessaires pour que ces personnes soient interpellées, présentées à la justice et, nous l'espérons tous, condamnées. En effet, il est inacceptable de s'en prendre à quiconque ; s'en prendre à des représentants du peuple est insupportable.
Vous m'interrogez sur les dissolutions. Depuis que je suis ministre de l'intérieur, onze décrets de dissolution ont été pris en Conseil des ministres, tous validés par le Conseil d'État. Ils concernaient des groupes ou des groupuscules d'extrême droite, notamment Génération identitaire. D'autres associations pourraient être dissoutes, je pense à des associations lyonnaises et à d'autres que vous avez évoquées. Leur cas mérite d'être documenté. En effet, vous qui avez suivi, avec les membres de votre groupe, l'examen du projet de loi confortant le respect des principes de la République, pendant la précédente législature, le savez bien : les dispositifs qui nous permettent d'intervenir sont strictement encadrés. Le pire serait que le Conseil d'État invalide la décision de l'État, permettant à des groupuscules d'extrême droite de crier « cocorico », si j'ose dire, à la condamnation de l'État par la justice. Dès que nous disposerons de dossiers complets, je les présenterai en Conseil des ministres, et notre main ne tremblera pas.