Je sais que l'université des métiers du nucléaire existe et que beaucoup de gens très qualifiés et compétents s'en occupent : elle s'intègre dans le plan Excell d'EDF qui avait bien perçu le besoin né de la désaffection pour la filière. Sans disposer de toutes les informations, je suppose que le problème, assez évident, a été suffisamment identifié et analysé pour que l'on fasse le nécessaire pour renouveler la pépinière et le réservoir des compétences indispensables, d'autant qu'outre le rattrapage, il faut remplacer ceux qui partent en retraite. Il convient donc d'investir massivement dans cette voie car les besoins sont massifs : les étudiants des écoles d'ingénieurs du groupe A ne cherchaient plus du tout à rejoindre l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), organisme de formation du CEA, et se détournaient particulièrement du génie atomique. Néanmoins, il semble que la tendance commence à s'inverser, même si ce retournement demande confirmation.
Il y a vingt-cinq ans, nous construisions la deuxième génération de réacteurs nucléaires et nous travaillions déjà, au CEA, à la troisième ; de même, il faut lancer maintenant les projets de quatrième génération. Nous disposons pour ce faire du Forum international génération IV, atout qui n'existait pas dans le passé et qui est important pour l'avenir du nucléaire compte tenu des caractéristiques physiques – le nucléaire, c'est de la physique pure – très intéressantes des neutrons rapides, notamment pour la surgénération, donc la gestion du combustible, et pour la réduction de la quantité de déchets à vie longue.