Vous me mettez dans une situation très difficile, car la loi m'interdit de vous parler de ce rapport : divulguer le contenu d'un rapport classé confidentiel défense, c'est de la haute trahison. Il est vrai qu'il y a eu des fuites dans la presse, qui ne viennent ni de M. Collet-Billon, ni de moi. Ce que je peux vous dire, parce que c'est factuel et que c'est un peu extérieur au rapport, c'est que nous avons constaté une désaffection des jeunes pour le nucléaire ; à l'époque, ils ne voyaient pas d'avenir dans le nucléaire. C'était préoccupant, car les compétences, dans ce domaine, tendaient à disparaître. Beaucoup d'ingénieurs se tournaient davantage vers des industries plus rayonnantes, comme la construction aéronautique et automobile ou les énergies renouvelables. Cette perte de compétences nous préoccupait beaucoup : c'était un fait objectif au début de l'année 2018. Il fallait que les jeunes puissent se convaincre que le nucléaire avait un avenir : il fallait donc construire, et c'est ce que nous avons dit. L'avenir, c'est faire du neuf. Mais comprenez que je ne peux pas vous parler de ce rapport.