Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mercredi 20 juillet 2022 à 15h00
Mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat — Après l'article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Si nous avons tenu à déposer des amendements portant sur divers secteurs pratiquant des bas salaires comme le bâtiment ou l'agroalimentaire, c'est que nous espérions obtenir ne serait-ce qu'une victoire pour ces travailleurs. Vous nous parliez de la proposition de loi visant à encadrer la sous-traitance que nous avons finalement refusé de présenter en séance dans le cadre de notre niche. Si nous l'avons fait, c'est que vous l'aviez entièrement démembrée. Défendre un texte aussi vide aurait été une insulte aux personnes concernées. Nous n'avions pas et nous n'avons toujours pas confiance en vous.

Madame la ministre déléguée, vous vous êtes aussi étonnée que nous ne fassions pas confiance au dialogue social. Nous estimons que c'est à la loi de fixer de manière très précise des revalorisations. Si les salariés du groupe Louvre Hotels mènent depuis cinquante-six jours une grève reconductible, c'est parce que le dialogue social que vous célébrez ne fonctionne pas sans rapport de force. En tant que législateur, nous devons rééquilibrer celui-ci en soutenant les revendications de ces travailleurs qui ne sont pas entendus par leurs patrons. Nous pourrions dire la même chose pour les salariés du Monoprix-République qui ont mené une grève de vingt-sept jours ou pour ceux du groupe Accor, dont faisait partie notre collègue Rachel Keke, qui ont tenu pendant vingt-deux mois.

Ces salariées, car ce sont surtout des femmes, sont obligées de se lancer dans ces grèves qui représentent un coût pour elles qui n'ont déjà rien parce que vous refusez de faire adopter ce type d'amendements. Ceux-ci sont pleinement légitimes et vous devriez les voter.

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