Madame la ministre, j'ai bien entendu votre réponse. Vous connaissez parfaitement le sujet et les problèmes que j'ai évoqués. Permettez-moi de vous donner un exemple concret. Au moment de signer les contrats, certains développeurs de projets d'implantation d'énergies renouvelables exigent un fonds de garantie – 1 million, 2 millions, 3 millions d'euros… – sans préciser quand aura lieu le raccordement au réseau. Ce serait pourtant indispensable dans cette phase intermédiaire !
Je connais un méthaniseur – je ne dirai évidemment pas lequel – qui est obligé de dégazer le week-end car GRTgaz n'accepte pas d'injecter son gaz sur le réseau. Une trentaine de dossiers sont concernés par ce problème dans mon département. Je n'ose imaginer leur nombre à l'échelle de la métropole et des outre-mer. Il est indispensable de sécuriser cette phase intermédiaire en précisant dans le texte, dans le cadre de la navette, qu'aucun nouveau projet de développement d'une installation de production d'énergie renouvelable ne pourra être accepté sans clause de raccordement et sans garantie donnée au porteur du projet qu'il pourra bien diffuser son énergie sur le réseau.
Dans le secteur agricole, l'inquiétude est grande, madame la ministre ! Certaines coopératives ont investi en faveur des énergies renouvelables et sont dans une situation précaire. En Eure-et-Loir, nous avons monté un superbe projet autour du lavandin dans le cadre du plan France relance – Olivier Dussopt, le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion, est venu nous rendre visite –, mais quatre méthaniseurs sont en déséquilibre financier complet parce que GRTgaz est revenu sur ses engagements de diffusion du gaz dans le réseau…