Les échanges entre nos collègues sur la question du paysage sont très importants. Anciens élus locaux, praticiens de la gestion locale, nous savons bien que la question paysagère est au cœur de l'acceptation ou du refus de l'installation de parcs éoliens.
Je souhaite que l'on prenne conscience que le paysage est un bien commun. Il appartient à celui qui le regarde : il n'est pas la propriété du détenteur du terrain sur lequel sont installées les éoliennes. Le paysage est ce qui appartient à chacun des habitants. C'est la raison pour laquelle il y a tant de réticences et d'obstruction à l'installation de parcs éoliens lorsqu'ils sont implantés sans concertation suffisante avec la population, sans que son avis ait été recueilli, ou alors que la décision est parfois prise dans le secret de délibérations.
J'ai vu, dans ma circonscription, probablement comme beaucoup d'entre vous, des communautés villageoises se fracturer et des familles se diviser parce que des éoliennes devaient faire une irruption violente dans un paysage familier depuis toujours. Je vous invite donc à sécuriser toutes les procédures qui permettront de préserver les paysages. Si, nous, nous ne les défendons pas, qui le fera ? Qui, sinon le législateur, peut être chargé de la préservation de nos paysages ?
Songez aux abords de la montagne Sainte-Victoire ; c'est un exemple que l'on cite souvent, tant il est emblématique.