Depuis cinq mois, il a rejeté presque tous nos amendements. À cet égard, madame la ministre, permettez-moi de vous dire sans flagornerie que vous êtes une exception. Mais le Gouvernement, auquel vous appartenez, a ainsi fait montre de méconnaissance, d'a priori idéologique, voire de mépris pour nos peuples.
Sachez, madame la ministre, qu'en matière d'énergies renouvelables, dont nous pourrions être des fers de lance, il faut remonter à la loi d'orientation pour l'outre-mer (Loom) de 2000 pour qu'il soit fait mention d'une telle priorité. La réalité est que nous sommes au contraire dépendants des énergies carbonées et fossiles, souvent à près de 95 %. Est-ce acceptable alors que nous pourrions être de vrais laboratoires des innovations en matière d'énergies renouvelables ? C'est l'objet de certains de nos amendements qui, dans un titre nouveau, consacrent symboliquement cet impératif d'accélération.
On ne saurait mieux décrire les désavantages de notre situation à 7 000 ou 10 000 kilomètres d'un pouvoir qui, sans yeux pour les nuances d'une situation ou d'un problème, sans oreilles pour la légitimité de nos plaintes, comme à tâtons, décide et tranche hors de nous-mêmes. C'est ce qu'Aimé Césaire appelait la « tyrannie par indifférence ». Et nous y sommes.