voici que l'on évoque une grande ambition, alors même que la France s'apprête à vivre, au nom de la sobriété énergétique, des coupures qui nous rappellent les temps de l'après-guerre ; voici que l'on nous contraint à aller à marche forcée vers l'électromobilité, alors même que l'on a désindustrialisé massivement. Bref, on parle d'ambition après avoir tout cassé, fait table rase, et alors qu'il nous faut repartir de zéro.
Enfin, ce projet rempli d'ambition comporte d'énormes lacunes, que les débats menés au Sénat et à l'Assemblée nationale – en commission du développement durable et de l'aménagement du territoire – ont permis en partie de combler. Mais sans doute aurait-il été plus raisonnable de se donner le temps de la réflexion et de prévoir une loi de programmation fixant nos objectifs et nos possibilités, filière par filière. Cela aurait évité de donner au texte un aspect inachevé et mal pensé. Certes, le Président de la République a fixé des objectifs, mais la volonté de Jupiter n'est pas nécessairement celle du peuple et de sa représentation nationale.