Il n'y aura pas d'école le matin dans les zones qui subiront des coupures de courant programmées et ciblées cet hiver, a confirmé ce jeudi 1er décembre le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye. De tels mots, en France en 2022, sont inimaginables, inenvisageables, surréalistes.
Pour clore tout débat, le Gouvernement nous explique que c'est le prix à payer de la guerre en Ukraine, excuse cynique alors que le peuple ukrainien, dans un froid glacial, continue de se battre pour arracher sa liberté. La vérité est moins héroïque : c'est aussi le prix des errements de l'État stratège et de l'absence, durant la décennie 2010, de commandes d'EPR, que nous payons aujourd'hui. « [Si] la filière avait pu, il y a dix ans, lancer quelques chantiers de construction de nouveaux réacteurs, nous disposerions aujourd'hui de davantage de salariés […] que nous aurions pu momentanément mobiliser vers nos chantiers de réparation du parc actuel », donc vers les urgences à traiter, a martelé le PDG d'EDF de l'époque, Jean-Bernard Lévy, lors de son audition par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, en septembre dernier.