Nous nous retrouvons aujourd'hui pour étudier l'un des textes les plus importants de cette législature, et je suis très fier d'être devant vous pour le défendre. C'est un texte ambitieux, qui prouve la volonté de notre majorité de travailler avec tous ceux qui veulent honnêtement préparer notre pays pour atteindre nos objectifs climatiques. Les défis sont immenses et notre retard déjà très important.
Nous n'avons pas le choix. Est-il utile de rappeler pourquoi ? D'abord parce que même si nous consommons moins d'énergie à l'avenir, nous aurons besoin – cela a déjà été rappelé – d'environ 60 % d'électricité en plus d'ici à 2050 par rapport à aujourd'hui. Parce qu'en outre, le nucléaire ne suffira pas. Faire sortir de terre des centrales nucléaires prend du temps, beaucoup de temps. Or, dans le même temps, douze réacteurs arriveront en fin de vie en 2035. Nous n'aurons donc pas le temps nécessaire pour satisfaire nos besoins en électricité avec du nucléaire seulement. Car le nucléaire coûte cher, très cher : près de 52 milliards d'euros pour la construction de six EPR 2 sur une durée de vingt-cinq ans. De plus, un scénario 100 % nucléaire se heurterait à un problème de faisabilité technologique et industrielle : selon la filière elle-même il existe une sorte de plafond, pour les capacités industrielles, de quatorze réacteurs nucléaires nouveaux à l'horizon 2050.