Il est difficile de prendre la parole après un si beau discours.
Le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires souscrit pleinement aux objectifs défendus par cette proposition de résolution. Bien que nous ne doutions pas de la volonté du Gouvernement de porter un message fort en faveur de l'environnement lors de la prochaine COP, il semble approprié que notre assemblée partage, de la manière la plus officielle, ces ambitions en matière environnementale. C'est en effet aussi le rôle de la représentation nationale de rappeler qu'en matière de préservation de l'environnement l'action doit être déterminée et ambitieuse.
Malgré les efforts en cours, et nous convenons qu'il y en a, la biodiversité se détériore dans le monde entier et ce déclin devrait malheureusement s'aggraver dans le cas où peu d'avancées réelles seraient décidées. Nous connaissons les raisons de cet effondrement de la biodiversité : les activités humaines et leur lot de pollutions et de destructions, aggravées par une croissance démographique qui, inéluctablement, se révélera insoutenable à court terme.
En 2019, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques a sonné l'alarme en estimant qu'une espèce sur huit allait disparaître durant la décennie en cours. La rapidité à laquelle nous dégradons les milieux naturels est telle qu'elle ne permet pas une adaptation des espèces qui y vivent actuellement. Et ce sont ces espèces, chaque jour un peu plus menacées d'extinction, qui contribuent à l'équilibre des écosystèmes et qui, in fine, permettent l'essor de la vie. Aucun milieu n'y échappe : ni nos terres ni notre air et encore moins nos océans.
Notre salut ne réside donc que dans un changement complet de paradigme. La France doit intensifier ses efforts à l'échelle française et promouvoir sur la scène internationale l'idée qu'il doit partout en être de même. En cela cette proposition de résolution va dans le bon sens.
La prochaine COP ne doit en aucun cas être un rendez-vous manqué, et cette proposition de résolution le rappelle bien. L'enjeu est majeur : définir un nouveau cadre commun d'actions, qui nous permettra de remplir nos objectifs de préservation – ce qui est d'ailleurs plus facile à dire qu'à faire. Parmi ces derniers, le placement sous protection de 30 % des espaces terrestres et maritimes est la cible la plus emblématique. Le projet d'accord affiche également des objectifs ambitieux en matière de réduction des pollutions, d'accompagnement de la pêche et de l'agriculture durables, de restauration des espaces naturels dégradés par les activités de l'homme, ou encore, en ce qui concerne les financements – primordiaux – à destination des pays en voie de développement. Notre groupe souscrit pleinement à ces objectifs et ne peut qu'encourager le Gouvernement à promouvoir leur adoption auprès des États participants, puisque tous, nous le savons, ne font malheureusement pas encore consensus.
Il est annoncé qu'aucun chef d'État ou de gouvernement ne fera le déplacement à Montréal, alors que 110 dirigeants ont pris part à la COP27 sur le climat qui s'est récemment tenue en Égypte. Nous ne pouvons que regretter que cet événement ne suscite pas un engouement similaire, même si nous savons qu'un membre du Gouvernement représentera dignement la France. Face à ce constat de COP distinctes, au retentissement bien différent, nous nous interrogeons sur notre capacité à relever les défis de la dégradation environnementale en négociant séparément des engagements en faveur du climat et en faveur de la biodiversité.
Certes, je conçois que pour éviter la mise de côté de certains sujets et faciliter la conclusion d'accords internationaux – tâche toujours complexe –, il vaille mieux opérer chantier après chantier. Mais la sauvegarde de notre environnement est un objectif qui nécessite une approche globale. À cet effet, nous souscrivons pleinement aux propos de Mme Elizabeth Maruma, secrétaire exécutive du secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, qui rappelait que les crises climatique et biologique sont « entremêlées » et qu'elles « doivent être réglées ensemble ». Nous espérons donc voir, à l'avenir, la France promouvoir l'idée, en plus de ce qui existe déjà, d'une COP globale.
Mes chers collègues, vous l'aurez donc compris, nous souhaitons que la COP15 de Montréal soit un succès, et c'est donc tout naturellement que notre groupe soutiendra cette proposition de résolution.