La résolution que vous nous proposez de soutenir poursuit cette logique des déclarations inutiles, car floues et sans ambition réelle. Elle réclame « […] des engagements clairs pour réduire l'empreinte écologique des activités humaines et la ramener dans ses limites planétaires ».
« Les limites planétaires » : l'objectif est bon, mais concrètement, ça veut dire quoi ? L'empreinte écologique des Français est telle que nous produisons et consommons trois fois plus en une année que ce que la planète peut régénérer pendant cette période. Pourquoi ne pas indiquer clairement que le seul moyen de venir en aide au vivant consiste à revoir de fond en comble notre modèle économique ? On ne sauvera pas la biodiversité si on ne renonce pas au modèle agro-industriel ; si on ne renonce pas à mener des politiques économiques qui reposent sur des logiques de production et de consommation excessives, avec des rendements financiers nécessairement maximaux ; si on ne renonce pas à l'urbanisation démesurée ; si on ne lutte pas véritablement contre le changement climatique.
Chers collègues, une économie qui repose sur le dogme de la croissance prend nécessairement le monde naturel comme adversaire et sème la ruine écologique. C'est ainsi : on ne peut pas à la fois faire croître le PIB et faire diminuer l'empreinte écologique.