L'annexion illégale de quatre régions ukrainiennes début octobre, à l'issue de simulacres de référendum, n'a fait qu'aggraver cette situation. Elle démontre et confirme le mépris de la Russie pour l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine.
Mais, dans cet acte d'agression, la Russie a connu une série de revers. La succession d'échecs russes a mis en lumière les limites de son appareil militaire : l'armée russe s'est montrée incapable de prendre Kiev et s'est retirée du nord du pays en avril ; elle est toujours incapable de s'emparer de l'ensemble du Donbass, malgré le caractère prioritaire de cet objectif pour l'armée russe et ses supplétifs ; en septembre, la contre-offensive ukrainienne a repoussé la Russie de la région de Kharkiv ; enfin, face à la résilience ukrainienne, l'armée russe a dû se retirer de Kherson mi-novembre. Cette dernière défaite est majeure, sur le plan militaire comme politique : la Russie perd ainsi l'unique capitale régionale conquise, puis prétendument annexée depuis février. L'Ukraine a montré qu'elle pouvait reprendre l'ascendant face à l'envahisseur russe. Elle l'a fait en s'appuyant sur la résilience exceptionnelle de son peuple, sur la bravoure et la détermination de ses soldats et sur les équipements sophistiqués que nous lui avons livrés avec nos alliés.