Monsieur Bazin, je n'ai pas obtenu l'allocation d'autonomie mais j'obtiendrai la taxe sur les superprofits – au moins dans cette commission ! Vous dites qu'il faut prendre en compte le fait que certains étudiants bénéficient d'un logement gratuit ou d'autres formes d'aides. Certes mais il est extrêmement difficile d'une part d'obtenir ces informations, et d'autre part de prendre des décisions sur leur base : les cas sont trop divers, certaines personnes peuvent mentir, les situations peuvent changer très vite. Par ailleurs, le principe de l'allocation d'autonomie, c'est que les parents n'ont pas à aider l'étudiant. Elle s'inscrit dans le programme de notre groupe qui prévoit aussi une réforme fiscale, de sorte que l'impôt des ménages aisés financera cette mesure pour les classes populaires. C'est en cela que l'allocation doit être collective.
La solidarité nationale existe, c'est vrai, mais toujours en fonction du niveau de solidarité familiale. Un boursier à l'échelon 0 bis touchera un peu plus de 100 euros par mois. Pour qu'il atteigne le seuil de pauvreté, ce qu'on souhaite à tout le monde, on attend donc de ses parents qu'ils lui donnent 1 000 euros : ce n'est pas possible ! S'il faut payer un loyer, l'étudiant devra travailler. Or, il est quasi impossible de faire par exemple une classe préparatoire ou des études de droit en travaillant. Certains ont réussi, c'est vrai. Mais on n'entend jamais la voix de ceux qui ont échoué.
S'agissant du délai et de la navette parlementaire, j'ai dû vous induire en erreur : la réforme des bourses n'interviendra pas l'été prochain, mais dans un an et demi. C'est ce que m'ont dit les syndicats auditionnés.