Quand on fait des études, on fait des études : quel rapport avec le RSA ? Quant à l'augmentation du nombre d'études longues, elle est normale puisque de plus en plus de jeunes entrent dans l'enseignement supérieur – ils sont près de 3 millions aujourd'hui contre à peine 200 000 dans les années 1950. En effet, on promet aux élèves que s'ils travaillent dur et font des études supérieures, ils pourront prendre l'ascenseur social. Sans diplôme, d'ailleurs, il est très difficile de trouver un travail. C'est ainsi que s'organise la société : on demande à un nombre croissant d'élèves d'entrer dans l'enseignement supérieur sans augmenter le nombre de places ; on demande à des familles qui n'en ont pas les moyens d'assumer les études supérieures de leurs enfants – se nourrir, s'habiller, vivre dans une ville lointaine... – mais sans les leur donner.
Monsieur Di Filippo, je ne vous permets pas de parler d'instrumentalisation de la souffrance quand vous parlez des études comme d'un droit à la paresse. Je vous entends beaucoup parler d'assistanat mais il y a des millions d'étudiants dans une situation de pauvreté... (« On a des enfants ! » parmi les députés du groupe RE.) Vos enfants sont des enfants de députés ! Je vous parle des enfants des Français qui sont pauvres ! (Protestations.) Il y a des milliers d'étudiants qui font la queue pour l'aide alimentaire et tout ce que vous trouvez à leur répondre, c'est que vous avez voté la loi pouvoir d'achat !
Le Rassemblement National nous reproche d'encourager les gens à ne pas travailler, parce qu'il ne faut pas apprendre aux enfants à être assistés. Très bien. Que faites-vous pour les enfants de riches ? Les enfants de familles aisées, qui n'ont pas à travailler, sont-ils des assistés ? Pourquoi ne les montrez-vous jamais du doigt ? Vous dites qu'il faut favoriser les étudiants qui travaillent. Mais ce sont les enfants des classes populaires ! Pourquoi voulez-vous faire peser une charge sur eux, et non sur les enfants de familles aisées ? Il y a là un problème d'égalité que vous ne parvenez pas à résoudre ; la proposition de loi, si.