Avec cette proposition de loi, nous sommes au cœur de la philosophie de l'extrême gauche : toujours plus d'aide sociale, si possible à crédit, pour maintenir les bénéficiaires captifs d'un système. C'est l'exact contraire de l'émancipation de l'individu. Nous parlons ici d'allouer 1 100 euros par mois dès 16 ans dans la filière professionnelle et dès 18 ans dans la filière générale. C'est le double du RSA, sans contrepartie en faveur de la collectivité ni contrainte d'assiduité.
Cette mesure est, d'abord, insoutenable financièrement : elle représenterait environ 7 milliards d'euros par an en rythme de croisière. Il s'agit exactement, il faut le dire, d'un RSA jeunes.
Vous avez tenu des propos inexacts. Il y a statistiquement, dans une classe d'âge, de plus en plus de bacheliers, de cursus longs, d'études longues. Vous souhaitez que les jeunes gens puissent rester en formation aussi longtemps que nécessaire, fidèle en cela aux principes du droit à la paresse conceptualisé et exalté par vos collègues de la NUPES. Surtout, j'ai entendu dans les prises de parole de votre groupe beaucoup d'instrumentalisation de la souffrance ainsi qu'une volonté de sacrifier les générations futures en leur faisant payer le coût de votre générosité.
Ce que je vois dans ce texte, c'est la destruction du sens de la famille, de l'idée de travail, de la valeur des diplômes et de la réussite scolaire. Il y a beaucoup d'échec dans le supérieur : on ferait mieux de réorienter les dispositifs de bourses selon des critères liés au mérite pour les concentrer sur les étudiants qui peuvent réussir, de revaloriser les filières professionnelles de proximité dans nos territoires pour en faire des voies d'excellence, et de se demander pourquoi concentrer toujours les facultés du supérieur dans les métropoles où la vie est la plus chère. Voilà de vrais débats qui méritent d'être ouverts !