Je tiens d'abord à vous féliciter tous pour ce grand moment d'autosatisfaction. Le groupe Renaissance s'est vanté de son bilan d'une augmentation de 4 % du montant des bourses – quand 38 % seulement des étudiants touchent une bourse et que l'inflation atteint presque 6 % ! Drôle de satisfecit ! En spécialistes de l'arnaque, vous citez aussi l'augmentation de 3,5 % des aides au logement. Très bien, mais c'est inférieur à la progression des loyers ! Vous n'avez rien revalorisé du tout puisque les étudiants ont perdu de l'argent.
Alors qu'une partie de la population, qui vivait déjà dans une grave situation de pauvreté, a été touchée par deux crises sanitaire puis inflationniste, vous vous félicitez d'une revalorisation qui lui fait perdre de l'argent. Elle était déjà en souffrance ; sa situation était déjà invivable. Comment pouvez-vous vous congratuler ?
Autre arnaque : l'argument sur l'aide d'urgence. D'abord, elle est en grande partie financée par la contribution de vie étudiante et de campus, un nouveau truc que vous avez inventé pour augmenter les frais d'inscription. Surtout, pour obtenir cette aide d'urgence, il faut rencontrer une assistante sociale. Or, on en compte une pour 12 000 étudiants ! Neuf pour toute l'académie de Paris !
Si votre aide d'urgence et vos revalorisations sont si efficaces, pourquoi voit-on encore des étudiants aux distributions alimentaires ? Vous êtes fiers de votre bilan mais vous trouvez que les queues pour l'aide alimentaire sont une mauvaise chose. Comment cette incohérence ne vous saute-t-elle pas aux yeux ?
Vous dites que la précarité étudiante est une réalité et que vous avez lancé une réforme des bourses. Mais cette réalité, c'est une urgence. J'ai l'impression que vous ne le comprenez pas ! (Exclamations.) Durant la préparation de mon rapport, je les ai vues, ces centaines d'étudiants qui crèvent la dalle (Mouvements divers) et vous les renvoyez à une réforme des bourses qui viendra dans un an et demi ou deux ans, avec en attendant des revalorisations qui ne revalorisent absolument rien ! Vous prenez des grands airs en disant que ma proposition de loi ne répond à aucun problème de fond...