En France, un étudiant sur cinq vit en dessous du seuil de la pauvreté et un sur deux affirme qu'il ne mange pas à sa faim. Près de la moitié des jeunes doivent désormais, quand c'est possible, trouver un travail parallèlement à leurs études face à l'augmentation du coût du logement et de la vie. Il n'est pas normal que les étudiants aient du mal à se loger et se nourrir, et que certains d'entre eux doivent cumuler les emplois pour réussir à survivre, parfois au détriment de leurs études. On perpétue ainsi les inégalités : les chances de réussite ne sont évidemment pas les mêmes pour l'un qui occupe deux emplois pour payer son loyer et l'autre qui se consacre pleinement à ses études sans s'inquiéter du menu du lendemain. Nous avons tous en mémoire les images des files d'attente devant les distributions alimentaires durant la crise du covid. Ce sont les collectivités, les associations, les citoyens qui ont fait preuve d'une solidarité incroyable face à cette précarité exacerbée.
Mais la précarité étudiante ne s'est pas arrêtée avec le confinement. Cet épisode est un appel à un sursaut de responsabilité de la part de l'État pour protéger notre jeunesse. La France reste l'un des seuls pays européens à ne pas avoir instauré de revenu de solidarité pour les jeunes. Je m'interroge sur ce que cela exprime de notre vision de la jeunesse et de la place que nous voulons lui accorder dans notre société.
Pour ces jeunes qui conjuguent études, formation et précarité, la santé mentale aussi est en danger. Depuis la crise du covid-19, un tiers des étudiants présentent des symptômes anxieux et dépressifs. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, ce que je trouve particulièrement choquant.
Cette proposition de loi parle de perspectives d'avenir et de dignité dans un monde où la précarité écologique, contre laquelle vous ne faites que trop peu, s'ajoute à la précarité économique. Le groupe Écologiste - NUPES salue donc la proposition de loi de La France insoumise, qu'elle votera.