Madame la rapporteure, je connais votre engagement sans faille pour les personnels soignants, en particulier dans les Ehpad, mais également à l'hôpital et dans les structures privées. Vous connaissez également le mien pour l'ensemble de ces professions. Je sais bien qu'à la suite des décisions que nous avons prises en 2021, 12 000 personnels n'exercent plus leur profession parce qu'ils ont fait le choix délibéré de refuser un schéma vaccinal. On peut certes toujours s'interroger sur la pertinence de ce dernier, mais je fais partie de ceux qui considèrent qu'il était indispensable, ne fût-ce que pour protéger ces personnels eux-mêmes.
Je ne reviendrai pas sur des moments que j'ai vécus personnellement, charnellement – vous savez très bien à quoi je fais référence. J'ai également, comme vous, exercé durant ces périodes. Je pense que les bonnes décisions ont été prises, même si je considère, comme vous et comme je l'ai dit à plusieurs reprises, que nous manquons de personnel et que se posent des problèmes de revalorisation – mais la question n'est pas là.
La question, c'est que la HAS a donné son avis, qui n'est pas favorable à la réintégration, et qu'elle sera saisie à nouveau, comme l'a annoncé le ministre Braun. Cette nouvelle saisine est nécessaire, ne serait-ce que pour voir s'il faut changer de doctrine. Quel signal enverrions-nous a toutes ces femmes et tous ces hommes qui travaillent dans les hôpitaux et dans les autres structures de santé et qui sont vaccinés, par exemple, contre l'hépatite B, si nous venions demain à leur expliquer qu'on peut, au nom de la liberté, refuser une vaccination ?
Il est indispensable de se protéger et de protéger les professionnels de santé, surtout au moment où ils sont si peu nombreux. Nous ne soutenons donc pas votre proposition de loi, même si nous en comprenons la pertinence, et nous nous rangerons à l'avis que rendra la HAS au début de l'année 2023.