Ces amendements ouvrent un débat majeur pour notre pays et pour la gauche. Traditionnellement, nous pensons la répartition de la valeur ajoutée entre les salariés et le capital, à l'intérieur d'une même entreprise. Or il y a aujourd'hui un système à deux vitesses avec, d'un côté, les grands donneurs d'ordres, qui captent l'essentiel de la valeur ajoutée et vampirisent l'économie, et, de l'autre, les sous-traitants et sous-sous-traitants, qui partagent les miettes restantes avec leurs salariés. L'enjeu majeur est de ne pas faire de salariés à deux vitesses, où certains ont le droit à un treizième mois et, même si ce n'est pas le paradis, se portent mieux que les employés des sous-traitants.
On voit la nécessité de construire une telle caisse de péréquation ou sécurité sociale économique, qui doit réfléchir à la répartition de la valeur ajoutée pour toute la chaîne de production. La sécurité sociale n'a pas été pensée sans erreur du premier coup : des mutuelles, des fédérations, des caisses de solidarité se sont d'abord créées. Il faut ouvrir cette voie d'une sécurité sociale économique, sans croire que l'on en a déjà toutes les clés. Que le critère retenu soit le chiffre d'affaires, la taille, la valeur ajoutée ou le taux de profit de l'entreprise, il est nécessaire de penser un équilibre dans les relations entre les donneurs d'ordres et les sous-traitants, s'agissant en particulier de la répartition de la valeur ajoutée.