Il y a une exigence morale à payer dignement toutes les personnes – aides-soignantes, auxiliaires de vie, etc. –, qui travaillent dans les Ehpad, les cliniques, les maternités : 1 600 euros sont un minimum. Il n'est pas question de demander la charité, d'évoquer Cosette ou la comtesse de Ségur, madame Janvier : il s'agit simplement de pouvoir vivre décemment de son métier.
Au-delà de la question morale, se pose celle de l'organisation de notre société : un travail aussi dévalorisé produit du chaos. Les gens quittent le monde du soin, où les contraintes, très fortes, réclament un engagement permanent. Ils y sont venus par vocation mais celle-ci s'est usée ; ils avaient du goût pour leur métier, mais ils l'ont perdu. Ils n'ont même pas la contrepartie de la fiche de paie.
Monsieur Ferracci, je suis stupéfait de voir que vous accepteriez d'augmenter le Smic à 1 600 euros, mais pas pour les soignants. On connaît le taux de profit des Ehpad, même si à l'heure actuelle Orpea dégringole en bourse. Le minimum est que tous ceux qui y participent, y compris les sous-traitants dans l'entretien et le ménage, bénéficient d'un salaire digne, d'au moins 1 600 euros.