C'est au nom de Sébastien Peytavie que je présenterai la position de notre groupe.
Souvenez-vous des messes d'applaudissements depuis nos fenêtres, auxquelles nous avons toutes et tous participé au plus fort de la crise du coronavirus, pour faire honneur au personnel soignant : des aides à domicile aux hôtesses de caisse en passant par les assistantes maternelles, la pandémie a mis en lumière le manque de reconnaissance des travailleuses et des travailleurs de première ligne, des essentiels de l'ombre, et leur faible rémunération.
Ces métiers, majoritairement exercés par des femmes, dont certaines issues de l'immigration, sont parmi les plus dévalorisés et les plus précaires dans le monde du travail. Ils sont les premiers à pâtir de la crise du pouvoir d'achat. Si les secteurs du transport ou du service à la personne manquent cruellement de personnel, c'est bel et bien parce qu'ils proposent des salaires de misère pour des conditions de travail déplorables.
Il est grand temps, en pleine crise économique, de passer des symboliques applaudissements aux actes politiques de reconnaissance et de rémunération dignes des personnes qui prennent soin de nos enfants, de nos parents et de la société tout entière. Nos collègues de la droite de l'hémicycle se sont fait les chantres de la valeur travail. Fort bien ! Je les invite donc, notamment celles et ceux dont les groupes ont donné des ministres qui semblent à mille lieues, donc à trois Smic, de la réalité, à soutenir l'augmentation du Smic pour qu'enfin le travail paie dignement.
Cette valeur travail que vous brandissez paie 2,63 euros la course des chauffeurs Uber et 3,11 euros la garde d'enfants par une assistante maternelle, dans un pays dont les cinq citoyens les plus riches possèdent autant que les 40 % de citoyens les plus pauvres.
Chaque jour est une preuve supplémentaire que le capitalisme a fait du travail un instrument d'exploitation des plus vulnérables d'entre nous et de la planète. Selon 93 % des Français, le travail ne paie pas assez. La présente proposition de loi invite plus largement à sortir de la logique aliénante du vivre pour travailler. Nous la voterons.