Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du lundi 11 juillet 2022 à 21h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Si l'inflation atteint 7 % en septembre, la fonte sera de même proportion pour les salaires et les revenus. Pour une poignée de très riches, ce n'est pas un drame. Mais pour la grande masse des Français, cela rend la vie quotidienne impossible.

Je vais vous poser deux questions, et me permettre de vous souffler les réponses. D'où vient l'inflation ? Est-elle liée à la guerre en Ukraine, comme vous l'avez expliqué ? Non car elle préexistait. Elle est largement le fait de la spéculation. Ainsi, pendant que les Français paient leur carburant 2 euros le litre à la pompe et que leur plein leur coûte plus de 100 euros, Total réalise des bénéfices records et son président-directeur général vient de s'augmenter de 52 %.

Qui va payer l'inflation ? La vie des gens va-t-elle être la variable d'ajustement ? Devront-ils faire des choix dans les dépenses contraintes – se déplacer, bien manger ou offrir des loisirs à leurs enfants ? Où allez-vous enfin cibler la rente privée et les profiteurs de crise ? Nous avons la réponse : j'encourage tout le monde à lire – une fois n'est pas coutume – le numéro spécial consacré aux fortunes de France par Challenges. Leur patrimoine a doublé en un quinquennat. Ce n'est donc pas la crise pour tout le monde mais, bien sûr, vous n'allez pas cibler les plus riches car vous allez faire payer la grande masse des Français.

Contrairement à ce qu'affirme l'intitulé de votre projet de loi, il ne protège pas le pouvoir d'achat. Au contraire, il entérine sa baisse ! Quand il s'agit de faire des cadeaux aux plus riches et aux grandes entreprises, sans aucun effet, vous mettez le paquet. En revanche, quand il s'agit de revaloriser les revenus des ménages face à l'inflation, vous leur donnez des miettes ! En réalité, vous ne donnez rien ; vous anticipez des revalorisations déjà prévues et vous imaginez toutes les astuces possibles pour éviter d'augmenter les salaires.

Le peuple ne réclame pas des miettes pour survivre ; il réclame sa juste part du gâteau. C'est pourquoi nous proposons la hausse du SMIC à 1 500 euros, la revalorisation des minima sociaux au niveau du seuil de pauvreté et celle du point d'indice des fonctionnaires. Allez‑vous continuer à y faire obstruction ?

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