Vous ne trouverez jamais, dans un document de l'Insee, le mot « souveraineté ». Il ne s'agit pas d'un concept statistiquement labellisé. C'est pourquoi j'ai préféré vous présenter des faits : la facture énergétique rapportée au PIB, qui me paraît être un bon indicateur de notre dépendance, du moins en matière monétaire, et l'évolution de la production physique d'énergie en térawattheures.
Il existe sans doute d'autres comparaisons internationales – nous n'avons pas eu le temps d'en chercher dans les délais qui nous étaient impartis, et il faut dire que notre document comporte déjà de nombreux graphiques –, mais les données d'Eurostat relatives au taux de dépendance que je vous ai présentées me semblent assez robustes. S'agissant des séries, il convient de faire attention aux évolutions du périmètre de l'Union européenne. Il faudrait examiner la façon dont Eurostat a traité les élargissements successifs. Nous pourrons le faire pour vous, si vous le souhaitez.
Le sujet nouveau pour l'appareil statistique, qui apparaît aujourd'hui pour les questions énergétiques et qui est apparu il y a près de trois ans pour les questions sanitaires, est celui de l'évaluation de la dépendance des chaînes de valeur et de la résilience. Les enjeux géopolitiques mondiaux actuels nous incitent à nous en préoccuper davantage, mais il n'est pas évident de savoir comment ni avec quel type d'instruments éclairer statistiquement les choses, d'autant que je n'ai pas la prétention de connaître mieux que tous les chefs d'entreprise de France l'éventail de leurs fournisseurs et la fragilité de leurs sous-traitants de rang 1, 2, 3 ou 4.