Nous y avons forcément contribué de manière indirecte, et très en amont.
Les premières données émises par l'Insee sont des projections démographiques, évidemment utilisées pour élaborer de tels scénarios.
Les secondes données que nous produisons, et qui sont beaucoup plus difficiles à établir, sont des estimations de croissance potentielle. Jusqu'alors, nous ne nous préoccupions pas des facteurs de limitation physique car nous n'y avions jamais été confrontés. Pour calculer la croissance potentielle, nous analysions l'évolution du capital, de la population et de la productivité globale des facteurs – je veux parler de la productivité du travail et de celle du capital, autrement dit du progrès technique. Nos estimations ont été prises en compte par bon nombre d'organismes. Bien que je ne connaisse pas l'ensemble des travaux réalisés par RTE et l'Ademe, j'imagine qu'ils sont fondés sur des hypothèses de croissance potentielle de ce type. On peut évidemment se demander si cette manière de faire reste la bonne ou si nous devrions plutôt considérer l'existence de facteurs physiques limitants. Cette question, d'une complexité effroyable, se pose cependant à l'échelle de la planète, et non de notre seul pays.