En raison de la guerre en Ukraine, nous importons du GNL américain au prix fort. Vous en avez parlé. Les prix de l'énergie ont grimpé. La France est menacée de la destruction de son industrie qui pourrait être attirée à terme aux États-Unis. C'est une aubaine à double titre pour notre allié américain. Nous devons sécuriser un approvisionnement énergétique à prix raisonnable pour nos compatriotes et pour la survie de nos entreprises.
Monsieur Pouyanné, pensez-vous que les importations de gaz provenant du gisement Léviathan pourraient être une solution pour compenser le découplage gazier russo-européen ?
Votre entreprise a été critiquée en 2019 par le ministre israélien de l'énergie, lorsque vous avez déclaré que la situation en Israël, nouvel acteur gazier, était trop complexe pour investir dans ce gisement. Le ministre avait même évoqué un boycott d'Israël par TotalEnergies qui aurait fait partie, toujours selon ce ministre, des entreprises soumises à la tyrannie et la dictature en Iran. Néanmoins, Total s'était désengagé de l'Iran en 2018, en raison des sanctions américaines – à nouveau, à cause des sanctions américaines.
Voici donc ma seconde question : monsieur Pouyanné, dans quelle mesure les activités Total, comme celles de nombreuses entreprises françaises par ailleurs, ont-elles été freinées, voire empêchées par des considérations politiques ou, disons-le, par la politique extérieure américaine ?