Encore une fois, où est l'éthique ? De quelle éthique parlez-vous ? Est-elle à géographie variable ?
La France est-elle prête à assumer d'être d'un côté la deuxième puissance maritime mondiale, grâce à ses territoires dits d'outre-mer, et de l'autre côté d'exposer aux yeux du monde entier sa capacité à exclure des populations de l'accès à un droit aussi fondamental que celui de la santé ?
Il est temps pour le Gouvernement et pour la représentation nationale de s'honorer en reconsidérant sans délai la situation de ces personnels, comme l'ont déjà fait tant d'autres pays.
En effet, qu'ils soient un ou plusieurs milliers, ces professionnels manquent cruellement à notre système de santé et de secours. Leur réintégration s'impose à double titre : au titre de la continuité, de la sécurité, de la qualité, de l'accessibilité aux soins et de l'urgence des prises en charge sociales ; au titre de l'obligation qui incombe à l'État et à tous les acteurs de se mobiliser sur les vrais chantiers structurels de la santé, du social, du médico-social et du secours.
Déclenchée par le Gouvernement dans une période dite de « guerre », contre des professionnels pourtant applaudis au début de la crise, cette suspension ne se justifie plus objectivement. Comment accepter le recours à l'intervention de sapeurs-pompiers allemands non vaccinés pour éteindre les incendies en France ? Comment accepter le recours à des personnels vaccinés mais contaminés au travail et refuser obstinément des personnels non vaccinés non contaminés ? Qui veut-on protéger ?