Nouveau député et ne partageant pas vos idées, j'ai malgré tout, madame Ménard, de l'intérêt pour le travail constant que vous avez accompli sur de nombreux textes. Je salue d'ailleurs votre attachement au Biterrois et à Béziers, ville natale de Pierre-Paul Riquet.
Je dois avouer cependant que je suis consterné par vos propositions sur un sujet aussi important que l'interruption volontaire de grossesse. Mis bout à bout, vos amendements laissent apparaître de grosses lacunes. Tous n'ont pu être examinés – c'est heureux. Vous remettez en cause, dans la digne lignée réactionnaire, la procréation médicalement assistée, le droit à mourir dans la dignité et surtout le droit à l'interruption volontaire de grossesse.
Laissez-moi vous rappeler quelques vérités. Vous dites que nous voulons faire de l'avortement un acte anodin. C'est faux. C'est justement parce que cet acte n'est jamais anodin que nous voulons le protéger, parce qu'il est l'expression d'une décision lourde de sens pour une femme, laquelle le pratique librement et en pleine conscience.
Comme vous l'avez rappelé plusieurs fois, Simone Veil avait déclaré que l'avortement était un drame. C'est vrai, mais ce qui est encore plus dramatique, c'est le fait qu'une femme meurt toutes les neuf minutes parce qu'elle est contrainte d'avorter clandestinement.
Vous sous-entendez que nous mentons lorsque nous affirmons que le droit à l'IVG est en danger. Regardez donc autour de vous : il l'est aux États-Unis…