Intervention de Alexandre Sabatou

Séance en hémicycle du mercredi 23 novembre 2022 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandre Sabatou :

Certaines de nos PME sont mises en danger par la hausse dramatique du coût de l'énergie. Un article paru récemment dans Le Point expose ainsi les difficultés d'une entreprise comptant cinquante salariés, dont le dirigeant détaille sa facture d'énergie : le prix du mégawattheure est passé de 63 à 3 000 euros, le tarif du gaz de 20 à 1 000 euros. À la faveur du renouvellement de son contrat, le fournisseur, TotalEnergies, dont vous avez refusé de taxer les superprofits, lui annonce la multiplication de ses prix par cinquante ! C'est la chronique d'une mort annoncée des PME, à laquelle nous assisterons impuissants, devant un gouvernement toujours satisfait de lui-même et de ses actions.

Quant aux particuliers, vous les condamnez à ne pouvoir se chauffer cet hiver. Il y a un an, en octobre 2021, le prix moyen mensuel de vente au détail du fioul domestique s'élevait à 1 euro par litre ; il est passé à 1,68 euro, soit, pour remplir une cuve de 1 000 litres, 700 euros de plus. Vous offrez en tout et pour tout un chèque de 100 euros ! Les Français qui se chauffent au fioul souffriront donc du froid par la faute d'un gouvernement qui n'a pas voulu prendre les bonnes mesures, qui n'a pas mobilisé tous les moyens de l'État pour faire face à la crise énergétique.

En outre, comme l'on pouvait s'y attendre, la hausse incontrôlée des prix de l'énergie a entraîné celle des prix des produits alimentaires. Selon Michel-Édouard Leclerc, ceux-ci connaissent actuellement une inflation à deux chiffres : plus de 28 % pour la viande et les volailles surgelées, plus de 20 % pour les pâtes, de 19 % pour l'huile, de 17 % pour le beurre, la margarine et la crème fraîche. Les consommateurs français font face à un « tsunami » – le mot est de M. Leclerc – voué à devenir encore plus dévastateur après Noël. Si nous insistons autant à ce propos, c'est que le phénomène est grave, d'autant plus dramatique qu'il touche un poste de dépense obligatoire, essentiel pour tous. Nos concitoyens en seront-ils réduits à ne faire qu'un repas par jour, à se priver de fruits et de légumes frais, à ne pouvoir mettre sur la table un plat de viande ou de poisson que de manière tout à fait exceptionnelle, le tout aux dépens de leur santé et surtout de celle des enfants, en pleine croissance ? Nous sommes revenus deux cents ans en arrière,…

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