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Intervention de Marie-Charlotte Garin

Séance en hémicycle du lundi 21 novembre 2022 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Charlotte Garin :

Elle le peut encore moins actuellement, alors que le secteur de la petite enfance traverse une crise qui se ressent partout en France : pénurie de personnel, dégradation des conditions d'accueil des enfants, parents en tension. Emmanuel Macron avait pourtant promis un droit opposable aux modes de garde. Apparemment, il ne sera pas ce texte puisque, par exemple, vous avez refusé notre amendement qui proposait la création de 500 000 places de garde pour un véritable service public de la petite enfance.

Nos propositions concernant le mode de garde des enfants, le congé pour la parentalité obligatoire, le congé pour fausse couche ou l'aménagement du temps de travail pour les femmes enceintes répondent à un enjeu d'égalité réelle pour tous et toutes. Elles ont toutes été rejetées, que ce soit dans le cadre du PLFSS ou celui du projet de loi de finances.

Le texte du Gouvernement ne dit rien non plus des accidents de travail, alors que la France se place parmi les derniers pays dans le classement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ma collègue Sophie Taillé-Polian présentera des propositions à ce sujet – j'espère qu'elles retiendront votre attention.

Évidemment, nous opposerons à l'ajout de l'article 37 ter qui prétend réformer notre système de retraites en catimini. Très franchement, ce n'est pas sérieux ! La droite sénatoriale – et peut-être bientôt le Gouvernement ? – choisit les économies sur le dos des travailleurs, le tout étayé sur des prévisions incertaines concernant les années postérieures à 2032.

Ne foncez pas tête baissée vers des solutions qui pourraient paraître faciles mais dont personne ne veut, si ce n'est ceux qui sont déjà à la retraite, ni vers des débats manichéens prémâchés. Ayez le courage d'un examen rigoureux des solutions possibles. Ayez la sagesse de changer d'avis, même si nos visions du travail ne sont pas forcément conciliables puisque, je le rappelle, nous pensons que le travail doit être à sa juste place et ne pas prendre toute la place ou toute la vie.

Enfin, au lendemain de la journée mondiale contre les violences faites aux enfants, j'aimerais rappeler qu'en 2021, le numéro d'appel 119 a recensé 43 260 enfants en situation de danger dans notre pays. Violences psychologiques, physiques ou sexuelles, la maltraitance tue un enfant tous les cinq jours.

Chers collègues, je compte sur vous pour que des avancées significatives soient enregistrées dans le cadre de ce PLFSS, si nous avons le luxe de l'étudier, et tout au long de ce mandat. Nous avons eu peu de succès pendant les débats sur la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi), la semaine dernière. Je veux croire que nous pouvons trouver une majorité pour lutter contre les violences faites aux enfants, et enfin faire baisser ces chiffres alarmants qui nous font honte.

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