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Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du lundi 21 novembre 2022 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

La vraie question, la voici : serons-nous capables, oui ou non – je vous le dis, monsieur le ministre et madame la ministre déléguée –, de réorganiser la maison de fond en comble ? Je n'oublie pas, pour ma part, que la covid, cinquième des pandémies les plus meurtrières de l'histoire, est passée par là : faut-il rappeler que nous nous sommes tous pressés à nos fenêtres, à vingt heures, pour remercier nos soignants ? Il me semble que le Gouvernement a été à la hauteur en commençant – je dis bien « en commençant » – à revaloriser leur situation. Et nous constatons tous, désormais, que plusieurs chantiers structurels se présentent à nous.

Comme les membres du Gouvernement le rappelaient tout à l'heure, ce budget comporte des points positifs, des avancées que l'on ne peut balayer d'un revers de main. Je pense notamment à la politique de prévention qu'il amorce : investir un euro pour la prévention, c'est faire dix euros d'économies dans le domaine des soins curatifs. Je sais, monsieur le ministre, que vous vous engagez sur ce sujet, et j'espère que ces décisions fortes seront appliquées sur le terrain.

S'agissant de l'encadrement de l'intérim médical, ensuite, c'est un sujet que nous avons évoqué à tant de reprises ! La loi de 2021 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification est censée encadrer sa pratique, mais on connaît la pression que subissent les chefs d'établissement et l'on sait combien il est difficile, pour un directeur, de refuser quelqu'un qui lui fait du chantage. J'ai assisté, un jour, à un entretien téléphonique entre un médecin remplaçant et un directeur d'hôpital, et ce dernier a été conduit, malheureusement, à outrepasser les règles telles qu'elles étaient fixées ; sinon, les urgences de la ville de Bourges – je peux le préciser – n'auraient pas fonctionné pendant tout un week-end.

Le texte contient également des avancées en matière de lutte contre la fraude. Vous avez évoqué, madame la ministre déléguée, l'effort particulier qui se porte sur le handicap, après la tenue de la CNH, et votre souci d'harmoniser l'action des différents départements, car il est vrai qu'il existe entre eux des différences significatives. Nous agissons également pour la famille, pour la santé sexuelle et pour l'accompagnement des femmes : sur ces sujets, il est impossible de ne pas saluer les avancées que comporte le PLFSS. Il en va de même s'agissant du cumul emploi-retraite, qui constitue un début de réponse – un tout petit bout de réponse – au problème de la désertification médicale.

Il subsiste tout de même des points d'interrogation, qui ne sont d'ailleurs pas nouveaux. Tout à l'heure, monsieur le ministre, vous avez dit que vous alliez remettre 500 millions d'euros sur la table. Voilà une mesure de nature à satisfaire l'ensemble des amendements de l'opposition puisque, si j'ai bien compris ce qu'a dit Jérôme Guedj, son groupe aurait voté le texte si cet investissement supplémentaire avait été consenti plus tôt. C'est dommage, ce rendez-vous manqué ! Mais le fait que notre collègue formule ce regret a posteriori m'incite à penser qu'il va revenir ici animé de très bonnes intentions.

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