Il y a un mois, mes collègues du groupe Les Républicains et moi-même formions l'espoir que le Gouvernement revoie sa copie. À cette même tribune, je terminais mon discours sur le texte examiné en première lecture en déplorant un énième rendez-vous manqué pour les patients, qui sont les grands oubliés du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023. Aujourd'hui, nous alertons de nouveau le Gouvernement sur la situation du système de santé et nous déplorons que le compte n'y soit toujours pas. L'actualité le démontre malheureusement pour nous : épidémie de bronchiolite, tension au sein du secteur de la pédiatrie, pénurie de paracétamol et maintenant d'amoxicilline, grève des internes, déprogrammations massives, grèves des laboratoires de ville. Le pays est plongé dans un chaos sanitaire permanent…
L'épidémie de bronchiolite n'est que la partie émergée de l'iceberg d'un système de santé en péril. Contrairement au Titanic et à son équipage, le Gouvernement aurait pu anticiper la crise car il a reçu des alertes – toutes les alertes – avec les rapports de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) de 2019 et de 2021. Mais rien n'a été fait.
Le Sénat a tenté d'apporter des améliorations au PLFSS. La plupart avaient été proposées dans cet hémicycle en première lecture, mais la majorité les avait balayées d'un revers de main. Le blocage, c'est aussi vous !
Au sein de ce projet de loi, nous ne trouvons toujours rien pour rétablir la souveraineté sanitaire de la France alors que le Gouvernement est au pied du mur face aux pénuries de médicaments. Toujours rien pour répondre au manque d'attractivité des hôpitaux et des Ehpad. Toujours rien pour remédier aux déserts médicaux, si ce n'est une quatrième année d'internat pour les étudiants de médecine générale, critiquée dans les rangs mêmes de la majorité. Le Gouvernement est accroché à sa réforme des études de santé, qui n'a démontré aucune efficacité à ce jour. Au lieu de restreindre le débat à la question de la coercition, écoutez-nous et supprimez réellement le numerus clausus. Stoppez l'hémorragie des étudiants qui partent à l'étranger pour faire leurs études, autorisez la réintégration des soignants et entendez nos propositions en faveur de l'incitation plutôt que de la coercition.