Je vous disais qu'elle était le moyen par lequel nous vous proposions la réécriture d'un texte dont le niveau de préparation et de concertation n'était pas suffisamment avancé pour permettre ce que nous appelions de nos vœux, les uns et les autres, à savoir la recherche du compromis pour élaborer un budget de la sécurité sociale qui réponde efficacement aux besoins.
Et patatras ! Ce qui devait arriver arriva : quelques heures après, la Première ministre dégainait un premier 49.3, puis un deuxième – une première historique, qui révèle l'incapacité structurelle du Gouvernement et de sa majorité à opérer cette recherche de convergence.
La semaine dernière, nous avons assisté à l'échec de la commission mixte paritaire. Il s'explique sans doute par le nombre de mesures négatives que le Sénat a introduites dans le texte ; en même temps, vous avez aussi passé par-dessus bord quelques orientations qui auraient convenu aux uns et aux autres.
Vous vous faites les chantres du compromis, mais vous n'êtes pas parvenus à présenter un texte qui convienne à l'Assemblée nationale – d'où ces deux 49.3 –, même lorsqu'elle s'est réunie avec le Sénat lors de la commission mixte paritaire. Dès le début de nos débats, nous avions dit avec force et clarté une chose simple : sans compromis, pas de majorité ! Or, en Macronie, même avec une majorité relative, même après le choix souverain des Français, le compromis ressemble à Godot, ce personnage de Beckett : tout le monde l'attend, tout le monde en parle, mais personne ne le voit jamais.