En effet, monsieur Alauzet, notre proposition a évolué depuis la première lecture : nous avons tenu compte des échanges que nous avions eus à cette occasion.
Il s'agit tout de même, chers collègues de la majorité, d'un engagement de campagne du Président de la République. Je vous renvoie à la page 9 de son livret de campagne et au discours qu'il avait prononcé à Pau : il y était question de la régulation de l'installation et de la nécessité d'y travailler avec l'Ordre des médecins et les ARS.
Vous dites que la régulation est inefficace – mais qu'est-ce qui serait efficace ? L'incitation, on en voit bien les limites. Le conventionnement sélectif, lui, serait particulièrement inefficace et injuste – cela fait cinq ans que je le dis. Il faut réfléchir à d'autres solutions. Aujourd'hui, la totalité de ma circonscription est en zone sous-dense, de même que la vôtre, madame la rapporteure générale, et celles de nombreux collègues. Que fait-on pour leurs habitants ? Je connais des Angoumoisins qui vont consulter à Bordeaux, à Poitiers ou à Limoges, faute de praticiens en Charente. Le conventionnement sélectif n'y changera rien, si ce n'est qu'ils ne seront plus remboursés.
Quant à la question des 13 % de zones prétendument surdotées, je suis d'accord avec vous sur le fond, mais je voudrais vous faire part des résultats d'un petit test que j'ai réalisé. J'ai essayé de trouver un rendez-vous chez un médecin généraliste chez lequel je n'avais pas de dossier dans le 7e arrondissement de Paris et à Angoulême : dans le premier cas, je l'ai obtenu dans les deux jours ; dans le deuxième, je n'en ai pas eu. Pour une échographie d'épaule, j'ai obtenu un rendez-vous dans la demi-journée à Paris, contre trois mois d'attente à Angoulême. Ne s'agit-il pas là d'inégalités parfaitement injustes ? Ne devrions-nous pas prendre des mesures pour y remédier, conformément à nos engagements de campagne ?