L'analyse des évolutions des déploiements, la question des délestages et les moyens de favoriser notre souveraineté numérique sont les trois éléments essentiels de mon rapport.
L'évolution des crédits du plan France Très haut débit est conforme aux prévisions, même si le rythme de déploiement a tendance à ralentir, en particulier en zone très dense et en zone moins dense d'initiative privée, ce qui ne peut que susciter la vigilance des pouvoirs publics. Concernant les réseaux d'initiative publique (RIP), donc les zones rurales, la dynamique est bonne mais inégale et la question du financement des prises les plus complexes continue de se poser. Je défendrai un amendement à ce propos qui a été adopté à l'unanimité par la commission des affaires économiques.
Le plan ou, plutôt, l'absence de plan du Gouvernement à propos des délestages est problématique. J'insiste sur l'impréparation de ce dernier face aux coupures d'électricité des antennes relais. Si, demain, l'électricité est coupée, plus d'appels d'urgence pendant plusieurs heures, plus de pompiers, plus de policiers alors que des vies seront en jeu. J'appelle donc le Gouvernement à nous proposer un plan viable et structuré.
S'agissant de la souveraineté numérique, il est nécessaire de permettre l'émergence de géants français et européens. Des solutions existent pour reconquérir notre indépendance : réformons la fiscalité pour favoriser nos entreprises face aux Gafam et autres BATX – Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi –, favorisons la commande publique pour les entreprises françaises et européennes, accentuons le contrôle des investissements étrangers pour qu'aucune autre entreprise française capable de nous sortir de notre ornière stratégique ne nous échappe ! Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de nouveaux Excelia, Trad, PriceMinister.