Cette mission soulève plusieurs problèmes. La politique du logement est un tonneau des Danaïdes, avec un coût énorme et peu de résultats. Plus personne ne sait qui fait quoi. En matière de logement social, c'est la course à l'échalote – on veut créer 25 % de logement social partout, même lorsque ce n'est pas possible. Pourquoi cela ne marche-t-il pas ? N'y a-t-il pas aussi un problème de flux, du fait qu'une partie des gens occupant actuellement des logements sociaux n'a peut-être plus vocation à s'y trouver ? La chaîne du logement est brisée et peut-être faut-il aussi se concentrer davantage sur le logement intermédiaire et l'accession sociale à la propriété. Se pose aussi un problème d'attribution. Les maires n'ont plus envie de construire de logements sociaux parce qu'ils n'ont quasiment aucune maîtrise des attributions. Il faut donc vraiment remettre à plat toute cette politique, car nous en touchons les limites.
Si la politique de la ville connaît quelques réussites, des milliards d'euros ont néanmoins été dépensés depuis quarante ans dans ce qui est, selon nous, une gabegie – jugement qu'a du reste exprimé aussi, dans un style plus feutré, la Cour des comptes dans un récent rapport.
Nous ne voterons pas les crédits de cette mission.