Intervention de Frank Giletti

Réunion du jeudi 13 octobre 2022 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrank Giletti :

Je vous renouvelle mes remerciements pour l'accueil que vous m'avez réservé notamment, mais pas seulement, en ma qualité de rapporteur pour avis du budget de l'armée de l'air et de l'espace. Je vous assure de mon plein soutien et de celui de mon groupe.

Le déclenchement de la guerre en Ukraine a été l'occasion d'une prise de conscience de la faiblesse des stocks de munitions destinées à notre artillerie et à notre armée de l'air. Ce problème n'est cependant pas nouveau : lors de la guerre du Golfe, en 1991, au Kosovo, en Libye, en Afghanistan et même au Levant, l'engagement de l'armée de l'air est resté tributaire de la disponibilité des bombes, surtout des corps de bombes. Mais la France pouvait se tourner vers ses alliés – Allemagne, Italie, États-Unis – afin de compléter ses stocks – on parle ici de milliers de composants – et de maintenir son engagement. Dans ces conflits de basse intensité, les pays fournisseurs, parfois peu concernés par les combats, se trouvaient relativement éloignés de la ligne de front. Avec la guerre à haute intensité en Ukraine, la menace pèse désormais sur l'ensemble du continent européen : le recours aux alliés n'est plus envisageable, chacun conservant, légitimement, son stock pour assurer sa propre défense. Du moins ne pourront-ils plus fournir autant, ni aussi vite. En conséquence, l'armée de l'air française ne peut plus assurer ses missions dans la durée.

Le retour d'expérience à chaud que j'ai pu avoir à l'issue de l'exercice Volfa 2022 confirme l'énorme quantité de munitions consommées lors de ces entraînements aux combats de haute intensité. Face à cette nouvelle réalité, la France doit pouvoir ne compter que sur elle-même. Il s'agit d'une problématique de souveraineté nationale.

Il est urgent d'agir selon deux axes : reconstituer un stock de munitions et consolider les capacités françaises de production. Nous devons être capables d'accélérer cette production et de développer une capacité souveraine. L'objectif est donc pour la France d'accéder à l'autonomie afin de pouvoir entrer en économie de guerre. La prochaine loi de finances et la future LPM devront nécessairement intégrer cette urgence.

Selon vous et d'après les éléments budgétaires dont nous disposons déjà, comment aider l'outil industriel français à augmenter ses capacités de production ?

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