Plusieurs questions ont porté sur le patrimoine religieux. Selon les estimations de la Conférence des évêques de France, notre pays compte environ 42 000 églises et chapelles paroissiales. L'État est propriétaire de 89 édifices affectés au culte catholique, dont 87 cathédrales. Trente-cinq pour cent des édifices religieux ou d'origine religieuse sont protégés au titre des monuments historiques et 60 % des crédits des DRAC alloués à la conservation des monuments historiques sont consacrés à la conservation du patrimoine religieux. Il s'agit là des crédits du ministère de la Culture et, en outre, plus de 110 millions sont destinés au patrimoine religieux ou d'origine religieuse dans le cadre du plan de relance. L'effort est donc colossal mais, étant donné l'ampleur de ce patrimoine, cela ne suffit pas. Nous devons donc restaurer d'abord le patrimoine le plus menacé et procéder par phasages.
Vous avez mentionné les difficultés, aggravées par la vague de chaleur, que connaissent les festivals de spectacle vivant à la suite de la crise sanitaire. Tout est fait, en lien avec les préfets, pour soutenir festivals et festivaliers. Le pass culture est un levier pour les festivals aussi. Au printemps, plusieurs partenariats ont été menés par les équipes du pass culture avec les festivals de musique : 4 000 places ont ainsi été achetés pour le Printemps de Bourges, et à peu près autant pour Marsatac à Marseille. À chaque fois, il ne s'agit pas seulement de billets mais d'expériences et de rencontres. Solidays et bien d'autres ont également conclu un partenariat avec la SAS pass culture.
Dans le cadre des festivals, nous sommes très vigilants dans la lutte contre les violences et le harcèlement sexuel et sexiste. Le ministère de la Culture, par l'intermédiaire du Centre national de la musique, a soutenu la création d'une application qui permet à toutes les personnes présentes à un festival de se signaler en danger si nécessaire et de trouver un stand de prise en charge. Le sujet est pris très au sérieux par tous les directeurs de festivals, que je salue.
Je crois avoir défendu clairement l'importance des métiers de la culture et du régime des intermittents. Je puis vous assurer que lorsque j'étais, précédemment, conseillère Culture du président de la République, nous avons passé quelques nuits blanches à défendre ce qui est devenu « l'année blanche » pour les intermittents, dispositif qui a ensuite été prolongé de six mois pour préserver cette spécificité française, l'un des piliers de notre modèle culturel.
L'application de la redevance pour copie privée aux produits reconditionnés est un sujet technique complexe que je n'aurai pas le temps de développer longuement. Je suis favorable à la rémunération pour copie privée parce qu'elle irrigue tous les territoires et de multiples actions culturelles, dont de très nombreux festivals, le quart des montants perçus au titre de la rémunération pour copie privée étant déployé en actions culturelles. La commission de la rémunération pour copie privée a depuis novembre 2021 un nouveau président en la personne de Thomas Andrieux. Elle n'a pu se réunir car certains représentants ont refusé de participer aux travaux, mais les discussions reprennent, la réunion initialement prévue aura lieu et nous attendons de savoir à quelles conclusions elle parviendra. Il faut trouver le juste équilibre entre la préservation de l'écosystème artistique qui bénéficie de la rémunération pour copie privée et le développement du reconditionnement, qui va dans le sens de la transition écologique.
Le drame qu'a été la mort en Ukraine de Frédéric Imhof, journaliste pour BFM TV, m'a beaucoup marquée à mes premiers jours au ministère. De réelles menaces pèsent sur la liberté de la presse et sur nos journalistes, notamment lorsqu'ils couvrent des conflits, risquant leur vie pour aller chercher l'information la plus juste possible. Le renforcement de la protection de nos journalistes et de la liberté de la presse sera au cœur des états généraux du droit à l'information.